Le HDR peut transformer votre téléviseur… ou fatiguer vos yeux si les réglages ne sont pas maîtrisés. L’objectif est triple : une dynamique lumineuse crédible sans « plaques » brûlées, une fluidité ciné sans l’effet soap opera, et une latence minimale pour le jeu. La méthode tient en quelques choix structurants : un mode d’image de base sobre (Cinéma/Filmmaker ou Jeu), un tone-mapping adapté à votre source (disque, streaming, console), des traitements réduits au strict nécessaire, et deux profils jour/nuit mémorisés sur des raccourcis. En procédant dans cet ordre — base neutre, luminance, tone-mapping, mouvements, netteté — vous évitez les effets de bord (surexposition, halo, artefacts) et gardez un rendu constant d’un contenu à l’autre. Mieux encore : un téléviseur ainsi calé se pilote sans menus interminables grâce à deux touches rapides (Cinéma/Jeux), ce qui maintient confort visuel et régularité, que vous lanciez un film sombre ou un FPS nerveux.
Base neutre et luminance : partir d’un profil « propre » et doser l’éclat

Choisissez un mode d’image « Cinéma », « Filmmaker » ou « Jeu » selon l’usage, car ils désactivent la plupart des surtraitements. Réglez la luminosité HDR (souvent appelée « rétroéclairage » ou « OLED Light ») assez haut pour atteindre un pic confortable, sans pousser au maximum si la pièce est sombre : la lisibilité des ombres prime sur l’éblouissement. Laissez le contraste proche de sa valeur par défaut HDR, évitez les rehausseurs « Contraste dynamique » et Désactivez les réducteurs de bruit qui floutent les textures. Conservez une température de couleur chaude (Warm 1/2) pour une peau naturelle. Si votre TV propose « Détail des ombres/Shadow Detail » ou « Gamma HDR », ajustez d’un cran pour éviter les noirs bouchés sans griser l’image. Enfin, créez deux variantes : Jour (luminosité plus haute) et Nuit (luminosité réduite), identiques par ailleurs, afin de limiter la fatigue selon l’ambiance lumineuse.
Tone-mapping : naturel pour le cinéma, HGIG/console pour un rendu cohérent
Le tone-mapping convertit la courbe HDR des contenus à la capacité réelle du téléviseur. Pour les films/séries, privilégiez un tone-mapping « naturel » ou « désactivé » avec mappage statique si l’image se clippe en hautes lumières ; évitez les modes « dynamique agressif » qui gonflent chaque scène au risque d’une image clinquante et instable. Pour les consoles, activez HGIG (ou l’équivalent) lorsque disponible, puis lancez l’assistant HDR de la console : vous déléguez ainsi la gestion de la courbe à la source, ce qui préserve détails et cohérence entre jeux. Si HGIG n’existe pas, laissez un Tone-mapping standard et alignez la calibration console juste en dessous du point de clipping. Sur PC, assurez-vous que la sortie est en 4:4:4 10-bit si possible et que le niveau noir (Limited/Full) correspond au réglage du téléviseur pour éviter les gris laiteux ou les noirs bouchés.
Mouvements et netteté : adieu « soap », bonjour cadence cinéma
L’effet soap opera vient de l’interpolation d’images (de-judder/de-blur). Pour les films (24p), désactivez l’interpolation ou laissez un de-judder minimal (0–1) ; cela conserve la cadence cinéma et évite les halos autour des objets. Gardez le de-blur bas pour ne pas sur-accentuer les panoramiques. Le Black Frame Insertion peut lisser le flou de mouvement mais assombrit et peut scintiller : ne l’activez que si vous supportez son effet. La netteté doit rester faible (souvent ~0–10) : au-delà, vous créez du contouring et du bruit. Si la TV propose « Réduction artefacts compression » pour du streaming très compressé, utilisez la position la plus douce ; sinon, laissez inactif pour préserver les textures fines. Testez sur des plans difficiles (cheveux, étoffes, ciel en dégradé) : une image « propre » ne doit ni vibrer ni lisser à outrance. Une fois trouvé, sauvegardez ce profil « Cinéma » tel quel.
Jeux exigeants : mode Jeu, ALLM/VRR et input lag sous contrôle

Pour jouer, basculez sur le Mode Jeu : il coupe la majorité des traitements et abaisse l’input lag. Activez ALLM (Auto Low Latency Mode) pour que la TV commute seule et, si disponible, VRR pour lisser les variations de framerate. Conservez une luminance HDR élevée mais gardez le tone-mapping en HGIG/Standard selon votre cas, puis refaites la calibration HDR de la console. Désactivez l’interpolation de mouvement et les « clartés » de mouvement qui réintroduisent de la latence. Sur HDMI, forcez le mode Enhanced/4K120 et le chroma 4:4:4 pour la lisibilité des interfaces ; vérifiez que le câble est certifié ultra-haute vitesse pour éviter coupures et pertes d’image. Enfin, mémorisez ce profil Jeux sur une touche rapide/entrée HDMI dédiée : vous passez d’un film à un FPS sans menus, avec la même constance d’un soir à l’autre.